Présents ? De Jeanne Benameur

En cette journée de rentrée scolaire une « petite » chronique au collège 😉

Parents, enseignants, collégiens précipitez-vous sur ce roman….c’est une huître que l’on ouvre et dans laquelle, oh miracle!!! on ne trouve pas une perle mais plusieurs 😀

Comment se livre s’est retrouvé dans ma PAL ?

Par hasard lors d’un vide-grenier. Une ancienne copine de bahut de ma fille le vendait. C’était un des livres que leur prof de français avait travaillé….ma fille entrant en 3ème (demain) je me suis dit que c’était l’occasion…et voilà!!!

Le livre

présents

Résumé

Elle aurait voulu être une bête, au moins ça aurait été clair. Elle est juste professeur de la vie et de la terre, mais il n’y a plus de vie il n’y a plus de terre sous ses pieds quand son amant part. Alors au collège, elle n’y va pas. Qu’est-ce qu’elle enseignerait, hein ? Son corps enseignant, il est ici. Son intelligence, sa patience, son savoir, tout pourrit sans caresse. Elle se racornit comme les feuilles de certaines plantes quand elles manquent d’eau. Elle peut juste attendre qu’il revienne ou qu’elle reparte le voir. Toute la vie suspendue dans l’intervalle. Sans son corps, elle ne peut pas enseigner. C’est comme ça. Le corps peut manquer à l’appel.

D’une écriture incisive et empathique, Jeanne Benameur brosse le portrait de tous les acteurs d’un collège de banlieue avant les émeutes, questionnant leur présence vive. Avec émotion, elle débusque les symboliques occultées du monde scolaire et les drames intimes de chacun : une brèche s’ouvre pour une pédagogie à rebours de tous les tabous.

Mon avis

« Lire, c’est rêver. Lire c’est laisser des images se former à partir de mots choisis par les auteurs. Laisser se mettre en route cette capacité visionnaire qui s’étiole au fond de chacun. Ils sont tous devenus spectateurs »

Comment trouver les mots pour parler de ce livre? J’ai du mal, déjà que ma plume n’est pas très bonne, les émotions me submergent. Cependant pour une fois, je ressens une vrai nécessité de partager…surtout à cause du thème car même si Jeanne Benameur parle d’un collège en 2006, 8 ans plus tard le problème est toujours le même. Je dirais presque qu’il a empiré…mais cela est peut-être du à ma profession et au fait que je côtoie tous les jours ces jeunes en difficulté que la situation sociale ou culturelle de leur famille empêchent d’ouvrir leur esprit à un savoir. Ils ont trop de choses à gérer et deviennent « ingérables ».

Par des mots simples, un rythme et une fluidité d’écriture, Jeanne Benameur nous fait entrer progressivement dans les murs d’un collège de banlieue peu de temps avant le conseil de classe « d’orientation » et les vacances d’été.

« La seule façon d’entrer dans une langue c’est par ce qu’elle a de plus beau, de plus secret. Comme une femme. »

Par petite touche, elle nous parle simplement de tous ceux qui font tourner l’établissement:

  • La directrice qui se bat pour essayer d’obtenir le minimum pour son collège qui ne répond pas aux statistiques et qui par conséquent, vu qu’il n’y a pas non plus de gros problèmes, n’entre pas dans le budget.

« […] l’argent ira là où tout va bien et on laissera crever encore un peu plus les lieux difficiles, ceux où on a justement tellement besoin de ce qui est jugé « annexe » « 

  • Les professeurs pleins de rêves mais qui ont perdus tout espoir…pourtant une étincelle, un jeune qui s’ouvre, leur rendra leur motivation, leur (re)montrera pourquoi ils-ont choisi d’enseigner.

« Un rêve c’est une force.

Avec la force des rêves, on va. Et si on n’atteint pas le rêve, cela n’a pas d’importance parce qu’on a quand même fait du chemin et en chemin on rencontre, parfois on se rencontre soi-même, et ‘est ça œuvrer pour vivre »

  • Les « agents de services » qui connaissent leur établissement par cœur car ceux sont les seuls qui restent. Eux aussi ont leurs rêvent, eux aussi découvre les plaisirs de la lecture, de l’imagination…
  • Les jeunes « bouffés » par leur situation personnelle qui n’ont aucun moyen d’être disponible pour apprendre selon un programme défini. Avant de pouvoir apprendre, il faut avoir un but, un rêve et dans cette banlieue le rêve meurt dans l’œuf.

Et pourtant, il suffira d’une étincelle, d’un prof qui n’a pas encore baisser les bras ou à qui on a rappelé son rêve pour que tout soit possible.

Ce livre est un appel à l’humanité, il faut savoir écouter, regarder, et accepter l’autre chacun à son histoire et tous ne peuvent pas aborder la connaissance, le savoir de la même manière…et cela il faut l’entendre si l’on veut vraiment d’une école pour tous

Je souhaite bon courage à tous les enseignants en ce jour de rentrée des classes…et juste une petite chose le ou la jeune au fond de la classe qui perturbe (ou non) votre cours n’est pas forcément un cancre, il ne fonctionne juste pas de la même manière 😉

 » L’attente n’est pas l’espérance »

Une dernière petite chose…un grand merci à la prof de français qui fait découvrir à ses élèves ce style de livre 😀

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